Quand tu es un routard en Corée du Sud, tu as plusieurs solutions pour passer la nuit sans trop vider ta bourse:

Faire du couchsurfing

On a essayé, on n’a pas réussi. Personne ne nous a répondu.

Louer une chambre chez l’habitant

Sur le genre de site de 9flats.com, qu’on était ravis d’avoir découvert, on a essayé, on n’a pas réussi. Personne ne nous a répondu.

Là, on s’est dit que c’était peut-être nous, le problème??

Dormir en guesthouse

Ahhh….la guesthouse… Là, on s’est dit qu’on avait grave vieilli. Il fallait bien que ça arrive un jour, remarquez. Mais quand tu subis, au petit-déjeuner, les récits de très jeunes étudiants qui te racontent leur trou noir de la veille ou leurs séjours répétés aux toilettes du bar pour vomir leur « soju » (saké coréen), le tout sur fond de « Cube, the prequel »…Comment dire? Ca donne furieusement envie de 3 étoiles.

(Si vous n’avez pas vu ce chef-d’oeuvre, « Cube, the prequel », je vous le déconseille vivement au petit-déjeuner.)

Bon, je suis médisante, parfois, tu fais de belles rencontres en guesthouse. Comme Sean, cet américain de Seattle (ça commençait mal aussi, j’aurais dû m’en douter), prof d’anglais en Chine, qui te raconte en long et dans les grandes largeurs, comment le gouvernement chinois poussent ses lycéens au suicide avant l’entrée en fac. Voilà, voilà, bon, ben je vais plutôt aller jouer à Farmville, moi, hein.

Donc, il nous reste…

Dormir dans un « love hotel ».

Ca, c’est une drôle de bonne idée. De toute façon, les « vrais » hotels pratiquent des tarifs tellement prohibitifs que le routard n’a pas le choix. Et puis, au final, c’est tout un monde à découvrir. Oui, carrément.

D’abord, les quartiers des « love hotels », c’est de la poésie urbaine. Une façon de se réconcilier avec le bon vieux mais classique quartier de la gare. Dans n’importe quelle ville, tu débarques avec ton sac-à-dos, t’es crevé, t’as pas d’endroit où dormir, tu as peur de tomber sur un sordide motel dans une ruelle sombre; eh ben non, pas en Corée. Ici, c’est une profusion de néons fluos, de paillettes, de pancartes multicolores, c’est le 14 juillet tous les jours.

Quartier de la gare de Gyeongju
Photo Mastacloue

Le détail qui tue: sur les murs sont affichées des photos des chambres du motel.  Comme ça, tu peux dire à la vieille peau coréenne dont tu vois le bout d’un bras plissé sous son guichet de plexi: « I would like the pink luxury room, please ». Rien que ça, ça vaut le détour.

Au menu
Photo Mastacloue

Ensuite, la chambre elle-même, c’est le souci du détail porté à son comble. Tu sens qu’ils ont pensé à tout. La plupart des clients ne viennent là que pour quelques heures, sans bagages. Il faut donc prévoir de pouvoir tout faire sans sortir (à poil, c’est pas pratique).

Le routard est donc ravi de trouver:

  • le kit minimal présent dans tous les hébergements en Corée du Sud et au Japon: brosse à dents, dentifrice, gel douche, shampooing et après-shampooing, brosse, sèche-cheveux, rasoir et mousse à raser. Jusque là, rien d’anormal. Notez que le routard professionnel pensera à remplir ses flacons vides avec les produits de l’hôtel.
  • le nettoyant visage, l’eau du soin et la crème hydratante. Pour femme et pour homme. Il ne manque pas grand chose pour arriver au millefeuille.
  • laque, mousse lissante, gel pour les cheveux, fer à lisser. T’es en Corée, tu ne sors pas sans avoir passé une heure à te coiffer. Non mais.
  • peignoirs aspect satin, un rose et un bleu, et leurs chaussons assortis. J’imagine très bien ces nanas surfringuées et surmaquillées en peignoir et claquettes en plastique; la classe. Mais bon, c’est après, on s’en fiche, j’imagine.
  • Un frigo avec de quoi tenir un siège de plusieurs heures
  • Une fontaine eau froide-eau chaude
  • Un stérilisateur ionique de tasses (?)

Distractions du love hotel
Photo Mastacloue

  • Un lit king size, parfois rond (jamais compris l’intérêt), souvent chauffé (?)
  • Une télé écran plat-plasma-dolby-surround de 120 cm au bas mot, avec des chaînes que-pour-les-nadultes. En coréen. Si tu veux te marrer un bon coup, regarde ça.
  • Une chaîne hi-fi pour te mettre une petite ambiance à la Marvin Gaye.
  • Des enceintes home cinéma dans toute la chambre.
  • Deux ordis avec accès gratuit à des films en streaming.
  • Des allumettes et des bougies pour tamiser la pièce.
  • D’ailleurs, des spots et des petites lumières partout et, globalement, pas beaucoup de lumière, même en plein jour. Parfois, pas de fenêtre.
  • Des miroirs géants, partout. Devant le lit, derrière le lit, au-dessus du lit. Dans la douche, à côté de la baignoire, dans les toilettes (??).
  • Une double baignoire jacuzzi; le must: l’avoir dans la chambre.

Jacuzzi in in da place
Photo Mastacloue

  • Et bien sûr, des capotes. Taille coréenne. Et au milieu des sachets de thé et de café, faut faire gaffe. Ou alors carrément un distributeur dans la chambre, pour les grosses faims.
  • Et même un distributeur de sex toys dans le couloir, au cas où.

Au cas où…
Photo Mastacloue

 

Une belle découverte culturelle, le « love hotel » coréen…On n’avait pas testé au Japon, mais ça donne presque envie d’y retourner rien que pour ça!!